Annonce l’éclipse au centre-ville de Jackson, Wyoming
A la caisse du supermarché local, avertissement du danger de regarder le soleil sans protection pour les yeux.
Photos de l’éclipse prises par Jean-Bertrand et retouchées par Boris
Depuis quelques jours, nous sommes installés à Wilson, Wyoming, où nous comptons observer l’éclipse de soleil. Le matin du 21 août, les quelques nuages de l’aube se dissipent et un grand beau temps calme s’annonce. Marie-Jeanne réfléchit à une expérience que nous pourrions faire durant le déroulement du phénomène. En allant faire les courses avec une partie du groupe, elle récupère des cartons. Une partie est étalée par terre sur le côté du bâtiment où nous logeons et elle en sélectionne deux qu’elle entrecroise en ménageant un interstice. Les rayons du soleil éclairent les cartons demeurés au sol sous la forme d’un petit disque.
Mais le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances. Où trouver des petits trous bien réguliers ? La passoire !!! Je fonce à l’étage en chercher une dans les placards de la cuisine, et le résultat dépasse nos espérances. Nous pouvons observer l’éclipse en train de progresser à travers autant de petits trous qu’en possède la passoire, et en plus, le résultat est esthétique ! – Photo : Robert et Candi observent avec le vise-éclipse, Marie-Jeanne et Jean-Louis “bricolent” un sténopé –
Sténopé |
Nous sommes ravis. Jean-Louis et Marie-Jeanne, prennent chacun à leur tour “l’instrument” pour tenter d’obtenir la meilleure projection possible. Chaque orifice fonctionne comme un sténopé qui inverse l’image sur la feuille réceptrice. L’œil fonctionne selon ce même principe, comme l’appareil photo qui dérive de la “camera obscura” ou chambre noire :
- la pupille correspond au diaphragme (D) : l’ouverture du trou,
- le cristallin correspond à une lentille convergente (L) : pour faire la mise au point
- la rétine correspond à la pellicule de photo ou l’écran (E).
Candi et Robert, les amis californiens de Marie-Jeanne, s’amusent de nous voir et photographient l’image projetée. En effet, une diversion est la bienvenue, car les lunettes de protection et le vise-éclipse tiennent chaud au visage et, même si nous pouvons observer le soleil en toute sécurité, au bout d’un moment, ce n’est plus très confortable.
Notre logeuse nous a très sympathiquement accueillis en disposant sur la table du séjour une bouteille de vin (californien), un sachet de café et un gâteau au chocolat à l’effigie de l’éclipse, de même que le journal local donnant toutes les informations sur l’éclipse et des lunettes de protection. Grâce à Candi qui a réservé l’appartement en juin de l’année passée, nous avons pu avoir un prix normal. Elle a téléphoné de temps à autre pour s’assurer que la propriétaire ne changerait pas d’avis en apprenant l’événement de l’éclipse qui, en attirant des milliers (millions ?) de visiteurs sur la bande de centralité de l’éclipse, allait faire flamber les prix de location. Pour la pauvre Joëlle, il n’en a pas été de même. Elle avait réservé une chambre par Air B&B, versant des arrhes et fournissant toutes les informations nécessaires. Mais la logeuse, sous prétexte d’impératifs familiaux, a d’abord voulu que Joëlle annule sa réservation, puis comme elle s’y refusait, elle lui a remboursé son versement. Quelques jours plus tard, l’annonce figurait avec un loyer cinq fois plus élevé ! Il paraît que des chambres ont été réservées pour 1000 dollars la nuit, ce qui me semble invraisemblable. Enfin, ne trouvant rien à un prix raisonnable à proximité, Joëlle a dû se loger hors de la bande fatidique d’observation à 500 km de Wilson, où elle s’est baladée en solitaire, sans oublier de se déplacer en zone favorable pour observer l’éclipse, tout de même. – Photo : Les cadeaux de notre logeuse –
D’autres observateurs dans le voisinage, australiens, de Hong Kong, d’autres régions des U.S.A.
Diminution rapide de la luminosité à l’approche de l’éclipse totale du soleil
Dès les 3/4 ou 4/5e d’occultation du soleil par la lune, nous avons très nettement senti la chaleur diminuer et il nous a fallu enfiler une petite laine. Au moment de l’éclipse totale, il faisait carrément froid, mais 2 minutes et quelques, c’est trop court pour observer une quelconque réaction des oiseaux, et en août, ils ne sont pas très bavards, ils doivent se montrer discrets pour protéger les jeunes encore en phase de nourrissage. Un seul astre était brillant dans le ciel, sans doute la planète Vénus. Notre oeil n’a pas eu le temps d’accommoder sa vision, nous n’avons pas vu d’étoiles. En fait, le ciel est resté relativement lumineux tout le temps de l’éclipse, il n’est pas devenu noir profond comme en pleine nuit.
Après le moment fort de l’éclipse totale, fêté comme il se doit, nous avons poursuivi nos observations de la fin du passage de la lune devant le soleil sur le mur où était projetée l’ombre du feuillage de peupliers trembles américains. Il y avait des dizaines d’éclipses !