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Panicaut de Bourgat, ou Chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii)

Belchou

6 min - temps de lecture moyen
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10 août 2018
Richard, Jacques, Anne-Marie, Michèle, Cathy
Panicaut de Bourgat, ou Chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii)
Panicaut de Bourgat, ou Chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii)

Le Panicaut de Bourgat, ou Chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii) est réparti sur les Pyrénées et la péninsule Ibérique. Comme les autres Panicauts d’ Occitanie (Eryngium campestreEryngium maritimum), celui de Bourgat attire, mais en moins grand nombre, des Insectes divers, notamment des Hyménoptères Apidae (l’abeille domestique européenne, Apis mellifera, le bourdon terrestre, Bombus terrestris), des Lépidoptères (papillons) Noctuidae, Lycaenidae (le Cuivré de la verge-d’or, Lycaena virgaureae) et Heliconiidae (le Tabac d’Espagne, Argynnis paphia), ainsi que des Hétéroptères (la Punaise Arlequin, Graphosoma italicum).

Sur les estives, l'équilibre du couvert végétal est conservé à condition que différentes espèces y pâturent
Sur les estives, l’équilibre du couvert végétal est conservé à condition que différentes espèces y pâturent

Sur les estives, l’équilibre du couvert végétal est conservé à condition que différentes espèces y pâturent; c’est ce qu’on appelle la “règle des trois dents”: si les ovins s’avèrent sélectifs et préfèrent les herbes tendres, les caprins acceptent tout type de végétal (mais il y en a très peu dans les Pyrénées occidentales). Les équidés, quant à eux, préfèrent les plantes grossières. C’est pour cette raison qu’on rencontre souvent sur une même estive ovins, bovins et équins. Lorsque bovins et ovins cohabitent sur une même unité pastorale, la répartition de la fumure organique est beaucoup plus homogène et permet de compenser l’acidité du sol. Des herbes à haut potentiel fourrager, comme le trèfle alpin, peuvent alors se développer au détriment du nard.

Autrefois, les chèvres, bétail des pauvres, accompagnaient les moutons aux estives. Recherchant la plus grande variété possible de végétaux, elles consommaient les plantes que les moutons ignoraient : bardanes, chardons, orties, arbustes, roseaux, ronces et lierres. Elles se tenaient donc en périphérie du troupeau et l’entraînaient.

Chardon argenté (Carlina acaulis)
Chardon argenté (Carlina acaulis)

Le Cirse aranéeux (Cirse laineux, Cirse porte-coton ou Chardon laineux, Cirsium eriophorum) est une espèce caractéristique des reposoirs de troupeaux et des bords de chemin et terrains vagues. Il fait partie des plantes nitrophiles comme les orties (Gaelopsis tetrahit), le rumex (Rumex crispus), les chénopodes (Chenopodium album), c’est-à-dire qui préfèrent ou exigent des sols ou des eaux riches en nitrates (azote).

Les chardons ont un pouvoir de dissémination très important. Ils incluent plusieurs genres et espèces de plantes. Ceux qui posent le plus de problèmes dans les prairies font partie de la famille des Astéracées et du genre Circe.

Le bétail est nourri l’hiver avec des fourrages et de la paille achetée qui peuvent contenir des graines de chardon. Ingérées par un bovin, elles survivent au passage dans le rumen (estomacs) et se retrouvent dans les bouses. Les estives peuvent ainsi se retrouver “ensemencées” de chardons de façon involontaire. Il en est probablement de même avec le crottin de cheval.

Le chardon s’installe généralement dans les zones tassées où les graminées ne poussent pas bien (les zones dénudées). Sa présence est un indice de surpâturage.

On constate aujourd’hui une dégradation de la qualité des pâturages en estive. Elle est attribuée à la disparition des gardiens de troupeaux. Les troupeaux en liberté choisissent leurs pâturages; ils ont tendance à se regrouper et ils surexploitent les secteurs attractifs et les meilleures pelouses. La pression animale devient considérable au niveau des reposoirs qui s’étendent et se forment même dans les endroits les plus favorables à la pâture. Les bouses s’accumulent dans certains secteurs et l’herbe de bonne qualité, mais souillée, est délaissée par les animaux. La nardaie occupe les zones au départ très fréquentées, situées au-delà de ces reposoirs à bétail. Les espèces fourragères ont été surpâturées et se sont trouvées affaiblies par le manque d’engrais. Le nard est au contraire souspâturé en raison de son inappétence (feuilles trop dures). Délaissée par les animaux, la nardaie est progressivement envahie par la lande. Il s’y développe les callunes (bruyère, Calluna vulgaris) ou les myrtilliers (Vaccinium myrtillus) avec lesquelles on retrouve souvent des rhododendrons (Rhododendrum ferrugineum).

Landes de genévrier (Juniperus communis)
Landes de genévrier (Juniperus communis)

On peut aussi rencontrer des landes de genévrier (Juniperus communis). C’est un conifère au port buissonnant qui n’excède pas 8 m de hauteur. Ses feuilles sont effilées et piquantes. Ses fruits, « fausses » baies violacées, donnent les baies de genièvre. En réalité, ce sont des cônes très particuliers, appelés « galbules », qui comportent des écailles plus ou moins complètement soudées entre elles. Leur valeur aromatique et médicinale est toujours appréciée. Le bois du genévrier, très odorant, se travaille bien et il est employé pour fabriquer des objets de bois tournés. On trouve le genévrier dans les bois peu denses et les landes. C’est un bio indicateur de sols calcaires. Si la lande suit son évolution naturelle, elle tendra vers la formation d’une forêt dominée par le chêne pubescent. La fermeture progressive du milieu entraînera la disparition du genévrier.

Aux alentours, sur la roche nue ou parmi les herbes, pousse la grassette à grandes fleurs (Pinguicula grandiflora). C’est une plante terrestre des pâturages, des rochers humides et des tourbières des montagnes.

La grassette à grandes fleurs possède des feuilles vert tendre, oblongues, munies de poils glanduleux. C’est une plante carnivore. Elle a un système dit semi-actif : les feuilles sont recouvertes de glu piégeant les insectes qui s’y posent et sont ensuite digérés par les sucs sécrétés.

Le “jardin” d’une fourmilière sur le poljé qui s’étend à la base du Belchou. La végétation qui pousse sur le dôme se distingue nettement de celle qui pousse alentour.

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