Holzarte, balade mythique à la passerelle impressionnante ! Les deux dernières fois où je suis venue ici, c’était en avril 2011 et en octobre 2013, pour des randonnées naturalistes guidées par Dimitri Marguerat. A l’époque, j’avais retrouvé en me documentant l’histoire de la vallée dont la hêtraie, jusqu’alors préservée en raison de sa difficulté d’accès et de la pente vertigineuse, avait été rasée au début du XXe siècle grâce à la technique du tri-câble. Aujourd’hui, je participe à une balade “sportive” organisée par Jacques P. au sein de l’association Anglet Accueille (cf. reportage de Richard). Beaucoup de plantes que j’avais observées en fleurs au printemps 2011 sont bien sûr fanées en ce mois d’août, mais d’autres espèces s’épanouissent plus tardivement ou poursuivent leur floraison, heureusement.
Nous nous trouvons sur le site Natura 2000 du Saison dont l’Olhadoko Erreka (le ruisseau de la forge) est un affluent. Le document d’objectif validé en 2017 atteste que c’est un “Cours d’eau à salmonidés de très bonne qualité sur substrat calcaire et flysch”. Comme j’ai du mal à déterminer les plantes que je photographie lors de mes balades, j’aime bien consulter la description des “habitats” rencontrés sur le parcours lorsqu’il s’agit d’un lieu remarquable, comme ici. Ces habitats sont toujours assortis de listes des plantes principales qui les caractérisent. Dans cette vallée étroite où s’écoule l’Olhadoko Erreka se trouve par exemple un habitat qui regroupe un très vaste ensemble de communautés correspondant à des végétations de hautes herbes de type mégaphorbiaies (à grandes feuilles).
Ce sont des formations végétales le plus souvent linéaires en bordure de cours d’eau ou de boisements, qui résultent de la conjonction de la lumière, d’une forte humidité et d’un sol riche. Elles sont souvent des milieux transitoires qui tendent vers des boisements humides en évolution libre. On les retrouve en plaine alluviale, mais également en amont des cours d’eau (à l’étage montagnard) sous des formes diverses :
– la mégaphorbiaie à Reine des prés étant la plus courante, souvent le long de fossés.
– la mégaphorbiaie à Ortie est indicatrice d’un milieu plus ou trop enrichi en azote.
– La mégaphorbiaie submontagnarde à Valériane des Pyrénées qui est une évolution montagnarde de la mégaphorbiaie à Reine des prés. Celle-ci se développe au contact des torrents de montagne mais également en moyenne vallée sur des cours d’eau plus larges.
– La mégaphorbiaie à Pétasites hybrides (Petasites hybridus) se trouve à l’étage montagnard. Cette formation est très rare à l’échelle du site et n’a été observée qu’une seule fois sur la commune de Larrau en marge du cours d’eau Orpuneko.
Un autre habitat englobe les lisières naturelles, clairières forestières et bords de cours d’eau ombragés des étages collinéen et montagnard. Ces végétations sont installées sur des sols riches en éléments nutritifs et bien alimentés en eau. Leur
physionomie peut être très différente selon les espèces en présence. Cet habitat est assez fréquent sur le réseau hydrographique du site et se limite aux bordures directes des cours d’eau et ne couvre donc pas de grandes surfaces. Trois communautés ont été distinguées :
– L’Ourlet à Sureau Hièble (Sambucus ebulus) forme des peuplements denses d’environ 1,5m de hauteur. Il se développe généralement le long de fossés agricoles, de ruisseaux et des lisières forestières bien ensoleillées. L’habitat reste rare et dispersé à l’échelle du site et ne concerne que la plaine alluviale du Saison.
– L’Ourlet à Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum) et Alliaire officinale (Alliara petiolata). Il se développe généralement sur des portions de berges du gave en contexte semi-ombragé.
– L’Ourlet à Laîche pendante (Carex pendula) et Ortie dioïque sont les ourlets des berges ombragées les plus humides caractérisés par des espèces de sols frais. Il existe une variation de l’habitat enrichie en Laîche fausse brize (Carex brizoides) qui a été observée le long du ruisseau d’Usquain à Tabaille-Usquain.
A midi, le temps change, le vent se met à souffler en rafales et, dans l’azur du ciel, des nuages lenticulaires se forment. Les altocumulus lenticularis sont le plus souvent d’origine orographique : l’air rencontre une chaîne de montagnes et doit s’élever. L’aspect en lentille du nuage est dû au fait qu’il se forme au sommet ou en aval des pics montagneux alors que l’onde ne permet pas à l’humidité de se condenser plus bas. Sa position stable est due à la présence de l’onde stationnaire qui, elle, dépend de la stabilité de l’air. Selon les conditions, il y a souvent un empilement de plusieurs exemplaires formant une « pile d’assiettes ». Cette formation nuageuse est appréciée des vélivoles car elle montre la présence d’une ascendance stable et puissante.