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PACA, des côtes aux cimes, Briançon 3

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Briançon au lever du soleil depuis la route de Grenoble au-dessus de l’hôpital encore plongé dans l’ombre

Le col du Lautaret

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La haute vallée de la Guisane, au col du Lautaret, demeure un pâturage d’altitude pour les troupeaux d’ovins

Ce matin à Briançon, le temps est tout simplement magnifique, beau, bleu, paisible. Mais il fait un tantinet frisquet, la température est de 6°C alors que nous sommes le 16 juillet et que la ville se trouve seulement à un peu plus de 1300 mètres d’altitude. Levés à l’aube, sitôt avalé le petit-déjeuner nous partons pour le parc national des Écrins, direction Serre-Chevalier, Monêtier-les-Bains et le col du Lautaret (2058 m d’altitude) en suivant la vallée de la Guisane (du latin aquisana, l’eau qui guérit), un affluent de la Durance. Nous arrivons sur l’immense territoire du Monêtier qui s’étend sur 13000 hectares entre le col du Galibier, les massifs des Cerces et ceux du Parc national des Écrins. Ses 1087 habitants se répartissent dans six villages situés entre 1400 et 1630 m d’altitude de part et d’autre de la Guisane : Le Lauzet, Le Casset, Le Monêtier-les-Bains, Les Guibertes, Le Freyssinet et Le Serre-Barbin. Comme le reste de la France, les statistiques du village montrent un pic démographique au milieu du XIXe siècle suivi d’une diminution régulière de la population jusqu’après la seconde guerre mondiale. Une faible remontée s’opère à partir des années cinquante. Yves est féru d’histoire locale et, comme lui, je trouve intéressant de retracer l’histoire d’un lieu qui est désormais dédié à la protection de la nature, sans supprimer toutefois le pastoralisme (encadré pour préserver la biodiversité) et le tourisme “vert” (essentiellement la randonnée pédestre sur des sentiers).

Un peu d’histoire

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Le Monêtier-les-Bains, évolution démographique
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Repérage des oiseaux dans l’aulnaie à aulnes verts

Sous les Romains, le Monêtier-les-Bains s’appelait Stabatio. Les troupes de César, en bivouac sur ce lieu de passage, avaient déjà constaté que les eaux de la source de Font Chaude apaisaient les douleurs gastriques, articulaires et soignaient les affections de la peau. Le thermalisme fut actif à l’époque romaine, puis il cessa au Moyen-âge. En 1178, son nom fut converti en Monestier (monastère), car le village fut inclus dans les dépendances du monastère d’Oulx, puis de Cluny, de Romette et enfin de Saint Victor de Marseille en 1243. En 1343, une Charte confirma les droits et franchises et elle reconnut aux communautés le droit de se gouverner elles-mêmes (en échange de 4 000 ducats or /an et de 12 000 florins). Monêtier se constitua ainsi en petite communauté alpestre qui s’exprima dans les Escartons, ainsi appelés car les impôts étaient “escartonnés” (répartis) entre les communautés. Cinq Escartons furent constitués : Briançon, Queyras, Oulx, Vallcuson et Château Dauphin. Monêtier, Cervières, Névache et Vallouise faisaient partie du Grand Escarton de Briançon. Les XIVe et XVe siècles furent deux siècles de prospérité et de progrès au niveau du commerce et de l’agriculture. De grands troupeaux transhumants venaient déjà pâturer sur la commune. Les gisements miniers commencèrent à être repérés et parfois mis en exploitation. A cette prospérité suivirent deux siècles de conflits et de batailles.

Le thermalisme

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La Linaigrette  – ici peut-être la L. des Alpes (Trichophorum alpinum) – est une habituée des tourbières et des marécages

En 1715 avec le retour à des temps plus paisibles, un médecin et un apothicaire (Bertrand et Casse) s’engagèrent dans l’exploitation des eaux thermales, ils construisirent la Rotonde autour de la source dont l’eau ferrugineuse était administrée sous forme de boisson pour soigner les troubles digestifs et urinaires. Un établissement avec bains et douches fut ensuite construit pour traiter les rhumatismes et les affections de la peau. Cette activité thermale prospéra durant deux siècles et demi et elle fit le bonheur de la bourgeoisie de Briançon, comme des soldats stationnés sur ce passage clé vers la Méditerranée. L’analyse des eaux était identique à celle d’Aix les Bains et le traitement s’employait pour soigner les rhumatismes, les sciatiques et favoriser la cicatrisation des plaies. La période de 1715 à 1859 constitua l’âge d’or du thermalisme, le Monêtier était alors renommé et fréquenté par du “beau monde” et comptait 2111 habitants. La Révolution de 1789 mit fin aux Escartons. L’agriculture était prospère, les cultures de céréales (blé et seigle) montaient jusqu’à 2000 m sous Sainte-Anne ou Saint-Michel selon l’assolement, le village exportait ses fromages en Piémont. Malgré la présence d’une filature de coton, les hommes devaient toutefois s’expatrier en hiver comme colporteurs, dont certains firent fortune, ou comme maîtres d’école.

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Benoîte des montagnes ou Pulsatille des Alpes ?

Au XIXe siècle, les gîtes miniers commencèrent à être exploités avec méthode. En hiver, chaque matin 80 hommes du Lauzet montaient extraire au Chardonneret 500 kg de graphite par jour, soit 12 000 tonnes par an. L’anthracite, de maigre qualité, devait être mélangé à de l’eau pour faire le “pétri”. Des ardoises étaient également débitées au Lauzet et au Monêtier ; on fabriquait des clous à chaussures au Casset et un moulin transformait le gypse en plâtre au niveau du torrent Saint Joseph. En 1884, le chemin de fer arriva à Briançon. Le PLM (Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée) se porta acquéreur de la concession des thermes du Monêtier en échange du prolongement de la ligne ferroviaire jusque là. Les élus refusèrent. La société PLM décida alors d’investir du côté d’Aix-les-Bains, futur haut-lieu du thermalisme en France. Pour affirmer son identité thermale, Monestier-de-Briançon devint en 1893 Monêtier-les-Bains. La population n’était plus que de 1710 habitants et le phénomène d’exode rural s’accentua jusqu’en 1944 pour ne s’arrêter qu’avec l’arrivée du tourisme et l’engouement pour “l’or blanc”. L’activité autour des eaux thermales périclita lentement pour cesser en 1958. Si les habitants continuaient de profiter discrètement des bienfaits des sources d’eau chaude du village, il fallut attendre 1999 pour que l’exploitation de la source de Font Chaude fut à nouveau envisagée. Un établissement expérimental avec bains fut donc créé. En 2008, les Grands Bains sortirent de terre avec des bassins et des soins d’hydrothérapie à une température moyenne de 37°C. – L’eau jaillit de terre à 44°C, elle est donc refroidie, après avoir été filtrée et déferrée. –

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Trèfle bai (Trifolium badium)

L’engouement pour “l’or blanc”

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L’aulnaie à aulnes verts envahit les pâturages délaissés de l’arc alpin.

Le Monêtier est devenu l’une des quatre communes de la station de ski de Serre-Chevalier dont les équipements en remontées mécaniques occupent le versant nord de la vallée de la Guisane sur une quinzaine de kilomètres depuis Briançon. Cette conversion d’activité est due à la volonté de l’État français de revitaliser les zones de montagne gravement impactées par l’exode rural. Début novembre 1958, le préfet des Hautes Alpes demanda à l’ingénieur en chef des Ponts & Chaussées des propositions sur les mesures qui semblaient propres à développer l’activité des stations de sports d’hiver du département, dans le cadre d’une enquête entreprise par le ministre des travaux publics, des transports et du tourisme. Les installations existant à l’époque étaient centrées sur Serre Chevalier: le téléphérique, les téléskis de Serre Ratier et de l’Orée du Bois, la télécabine de Villeneuve, les téléskis de la Forêt, de la Rouge et de Charvet.

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Les mouches contribuent à 85% à la pollinisation des fleurs

Le rapport indiquait : “La construction d’une chaîne de remontées entre Monêtier et le Rocher de l’Yret (2830 m) et d’une liaison par les crêtes entre Serre Chevalier et ce nouvel ensemble donneront au groupement de la Guisane une ampleur et une complexité plus grandes, une altitude terminale accrue. Il semblerait difficile de refuser à l’ensemble ainsi défini son classement comme station internationale.” Parmi les projets d’urbanisation sont listés la création d’un lotissement entre Chantemerle et le Villard Laté, le développement du lotissement Agel, et l’extension du Club Méditerranée au Monêtier dont la présence justifie particulièrement l’urgence de la chaîne de remontées mécaniques prévue au départ de Monêtier et la liaison entre ce complexe et celui de Serre Chevalier. Les Ponts & Chaussées mettent enfin l’accent sur l’importance que présente, pour Serre Chevalier, l’ouverture permanente du col du Lautaret l’hiver (ce n’était pas encore le cas à l’époque). L’essai d’ouverture “semi-permanente” du col au cours de l’hiver 1957/1958 s’est traduit par une augmentation de 35% du nombre de passages au téléphérique.

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Les glaciers tout proches
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Symbole du parc national des Écrins

Le trajet est facilité par la présence d’un tunnel sur le versant opposé, en Oisans dans le département de l’Isère. Construit en 1935 en même temps qu’un barrage sur la Romanche, dont le lac de retenue avait inondé l’ancien tracé de la route, le tunnel de Chambon permet d’éviter le franchissement des congères qui se forment en hiver au bas du col. En effet, ce dernier est situé sur une zone de “carrefour bioclimatique” (confluence des climats méditerranéens, montagnards et des Alpes internes). Villard d’Arène et le col du Lautaret se trouvent dans la zone de transition entre les Alpes externes (les précipitations sont plus intenses et régulières et l’amplitude thermique est moins marquée) et les Alpes internes (un climat continental caractérisé par des hivers froids, des étés chauds, des précipitations faibles dont on remarque un creux estival). En conjugaison avec les conditions climatiques, il y a également l’effet asséchant du vent, le type de substrat qui favorise les infiltrations ou les ruissellements, la topographie qui va conditionner l’effet Adret/Ubac où la quantité de lumière reçue et la température engendrent plus de stress selon l’exposition, ce qui influe également sur la quantité de ressource en eau.

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Raiponce, également butinée par une mouche

De nos jours, l’ouverture permanente à la circulation du col, nous signale Yves, bénéficie aussi à un grand nombre de petits camions immatriculés en Pologne. Ceux qui les affrètent profitent des failles de la réglementation européenne sur les transports pour franchir les frontières en passant facilement partout, sans limitation légale de durée de conduite du conducteur ni de vitesse du véhicule qui est assimilé aux voitures.

Il nous relate aussi que, suite à la déprise agricole (et au développement du ski en montagne), les terres arables devenues constructibles ont offert une manne attrayante à leurs propriétaires. Cette opportunité a été saisie par quelques villageois audacieux qui ont investi dans des magasins de sport destinés à cette nouvelle clientèle touristique. Ce développement économique s’est souvent réalisé sans tenir compte des réalités géographiques et climatiques locales. Une étude récente porte sur les risques torrentiels dans la vallée de la Guisane et tout particulièrement dans la station de ski de Serre Chevalier. Les constructions s’étendent jusqu’au lit des torrents (notamment le Verdarel et le Bez, affluents de la Guisane), et même dans leur cône de déjection ! Le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) des trois communes concernées établi en 2009 a dû sans doute envisager des mesures (je n’ai pas trouvé l’information).

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Une ombellifère (apiacée) couverte de mouches butineuses

Du parc de la Bérarde au parc national des Écrins

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Des mouches butineuses sur toutes les fleurs !

Mais tous les espaces ne sont pas devenus des pistes ou des stations de ski: l’élevage subsiste et marque encore fortement la physionomie des paysages, y compris dans l’enceinte du Parc National des Écrins. Pourtant lorsque, le 31 décembre 1913, l’État français acquit 4 000 hectares de montagne sur les hauteurs de Saint-Christophe-en-Oisans (commune de l’Isère située aujourd’hui dans le massif des Écrins) – nommés ultérieurement le parc de la Bérarde -, c’était pour défendre la montagne contre l’envahissement des pâturages qui entraînaient érosion, déboisement et désordre torrentiel. Mais l’appel aux souscriptions était à peine lancé qu’éclatait la Première Guerre mondiale: le processus pour doter les parcs nationaux d’un statut officiel fut interrompu. L’Administration des eaux et forêts ne renonça pas néanmoins aux mesures de protection déjà mises en œuvre et, sans base réglementaire, continua d’administrer les terrains domaniaux acquis et ceux loués dans l’idée de les laisser en libre évolution. Le parc de la Bérarde changea de dénomination à plusieurs reprises, étant officieusement assimilé à un parc national durant l’entre deux guerres : “Parc national de l’Oisans”, puis en 1923 “Parc national du Pelvoux” après avoir été agrandi à 13 000 hectares. Le parc perdit néanmoins cette qualification de parc national en 1962 et devint un parc domanial, domaine privé de l’État soumis au régime forestier, avant de renaître en parc national des Écrins en 1973. En l’espace d’un demi-siècle, l’exode rural avait vidé les campagnes (et les montagnes), le reboisement avait progressé, la donne avait changé en même temps que les mentalités, si bien que le parc, qui comptait parmi ses missions la préservation des espèces et des milieux, se mit à travailler en coordination avec les acteurs locaux et des professionnels tels que les agriculteurs afin de préserver les plantes qui composaient les alpages désormais en régression et les animaux sauvages qui vivaient dans ces espaces ouverts.

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Une grande diversité de hautes herbes fleuries compose la mégaphorbiaie.
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Les chenilles apprécient les grandes feuilles des mégaphorbiaies.

Mais pas tous ! Certaines espèces s’avéraient toujours persona non grata. En juillet 2014, le préfet des Hautes Alpes, Pierre Besnard, émit deux arrêtés autorisant une battue d’effarouchement des loups gris au sein de la zone de cœur du parc, avec utilisation de pétards pour les faire descendre en vallée, hors de cette zone cœur, afin de les éloigner des alpages (et d’avoir le droit de les occire). Cependant, ces arrêtés furent dénoncés par la principale association de conservation des grands prédateurs, Ferus, qui les contesta et obtint le retrait de l’arrêté autorisant le “tir de prélèvement” par le préfet. La battue fut cependant organisée le 10 juillet en périphérie. L’association dénonça les propos de Bertrand Galtier, directeur du Parc, qui affirmait espérer que “la zone avait été nettoyée du loup”, même s’il souhaitait simplement parler des problèmes de prédation sur les troupeaux et non de l’extermination de l’espèce (sic)…

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La mégaphorbiaie

La route qui monte au col longe la forêt domaniale qui pousse sur la rive gauche de la Guisane. Gérée par l’ONF, elle alterne avec des bosquets de forêts communales. Au total, en dehors des zones de haute montagne naturellement minérales, la forêt recouvre 19% de l’aire optimale d’adhésion du parc national des Écrins et seulement 10% du cœur. Ainsi que le souligne Yves, le parc est essentiellement constitué des zones montagneuses les plus élevées et les moins accueillantes, aussi bien pour les humains que les plantes et les animaux. L’observation de la nature vivante n’y est donc possible que dans les zones périphériques et même souvent en marge du parc. Les conflits d’intérêt entre les divers “usagers” de la montagne y sont de ce fait plus fréquents, comme nous le constaterons dès nos premiers pas sur le sentier. Aux abords directs du col du Lautaret, une ancienne réserve de chasse d’une famille noble, nous précise Yves, a été convertie en 1974 en réserve naturelle. Appelée réserve naturelle des Pics du Combeynot, elle devait permettre l’exploitation raisonnée du domaine skiable proche du col (domaine skiable fermé par la suite, puis démantelé dans les années 2000-2010). Intégrée depuis peu au Parc national des Écrins, ses 685 hectares protègent le versant nord-ouest du massif du Combeynot. Elle est aussi devenue un site Natura 2000. Sous la responsabilité du parc national des Écrins, sa gestion résulte d’une démarche volontaire : toute activité favorable à la biodiversité du site peut faire l’objet d’un contrat qui est réalisé la plupart du temps par une commune, une association ou un agriculteur.

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Eglantier

Flore et faune du Lautaret

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De hautes ombellifères
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Tétras lyre

Les mégaphorbiaies sont l’un des milieux théoriquement protégés de ce site. Pourtant, lorsque nous amorçons la marche sur le sentier d’interprétation des Crevasses, elles brillent par leur absence: elles ont été manifestement pâturées, Yves découvre que les troupeaux sont passés très tôt cette année à cette altitude ! Les responsables de ce méfait sont peut-être des génisses savoyardes dont le pâturage dans le Briançonnais est, paraît-il, très bénéfique à la qualité des fromages ! A moins que ce ne soit plus vraisemblablement des brebis ? Yves ne décolère pas et se promet d’en aviser les responsables. Heureusement, le troupeau n’a pas sévi sur toute la zone et nous pouvons admirer les plantes encore fleuries ou en train de fructifier un peu plus loin. Il s’agit de groupements de hautes herbes et de plantes aux feuilles généralement larges sous lesquelles règne un microclimat humide et ombragé. La luxuriance de cette végétation qui résulte d’un sol riche et bien alimenté en eau, offre au tétras lyre un territoire de nidification. Sur le site du Lautaret, les mégaphorbiaies sont étroitement imbriquées avec des fourrés de saules et d’aulnes verts. Ce dernier est un arbuste dont les racines abritent des nodules fixateurs d’azote qui enrichissent le sol; de plus, ses branches flexibles lui permettent de supporter une grande épaisseur de neige et servent de refuge l’hiver aux chamois, chevreuils et lièvres variables. En cherchant une illustration du trétas lyre, je découvre avec émerveillement le texte (en lien) de Robert Hainard sur ses observations du grand tétras dans son Jura suisse.

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Imaginez: un chant extraordinairement varié charme notre oreille tandis que nous observons la progression de l’oiseau invisible qui déambule à couvert en ébranlant légèrement les longs pétioles qui supportent de grands limbes circulaires, comme des feuilles-parasol… C’est le chant de la rousserolle verderolle…
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Des fructifications avec une variété de formes fabuleuse

De loin en loin, nous faisons halte pour observer les oiseaux, toujours très mobiles et difficiles à photographier: sizerin flammé, tarier des prés, rousserolle verderolle (typique du milieu montagnard, les autres rousserolles préférant les zones humides), pouillot véloce, tarier mâle et femelle, merle à plastron, pipit des arbres, pinson des arbres, fauvette des jardins (la mal nommée, visible au Sénégal en hiver). Le chant de la rousserolle verderolle est un pot pourri entièrement constitué d’imitations d’autres oiseaux européens, mais aussi africains, surtout de passereaux mais pas uniquement, qu’elle a rencontrés lors des migrations ou en hivernage. Il peut comprendre jusqu’à 212 chants d’autres espèces d’oiseau ! C’est ce “100% imitatif” qui en fait la typicité. De ce fait, il s’agit du chant le plus original parmi tous nos passereaux chanteurs et il permet de distinguer aisément la verderolle de l’effarvatte, deux rousserolles qui sont physiquement très semblables. Chez les oiseaux, le système phonatoire est double. Ils peuvent dès lors émettre un son via une des parties de leur syrinx et, en même temps, un autre – non harmonique du premier – via l’autre partie. La rousserolle verderolle peut déformer les éléments de sa phrase, qu’ils soient de simples notes ou des syllabes plus complexes, “comme pour amener le type suivant”. Ces métamorphoses peuvent être très progressives. Le procédé utilisé – qui parfois pourrait bien impliquer le phénomène “à deux voix” – ne semble pas spécifique (puisque le Pipit farlouse, par exemple, l’emploie également). La verderolle est ainsi non seulement une experte du “copier-coller”, mais aussi une spécialiste du “fondu-enchaîné” sonore. Dimitri dit que son chant déclenche l’ovogenèse chez la femelle. Sur le chemin du retour, nous aurons la chance de l’écouter longuement en regardant des feuilles grandes comme celles de nénuphars osciller au fur et à mesure de sa progression à couvert.

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Le cercle rouge – Voyages naturalistes de Robert Hainard dans les Pyrénées – Stéphan Carbonnaux
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Gypaète, sculpture de Robert Hainard

Par contre, de toute la journée aucun rapace n’est apparu. Pourquoi ? C’est que, nous explique Dimitri, le ciel est très bleu, il n’y a pas de cumulus, pas d’ascendance thermique, donc pas de possibilité de planer comme le font les rapaces, notamment le vautour fauve. Dimitri nous relate les étapes de la réintroduction du gypaète. En 1986, il y eut une initiative internationale pour la réintroduction des rapaces : Autriche, France, Italie, Suisse (l’arc alpin). En 1975, des gypaétons avaient été capturés au Kazakhstan et relâchés dans les Alpes, mais l’expérience avait échoué. Ensuite, en juin 1987, des zoos fournirent des gypaétons pour les rendre à la vie sauvage en Haute-Savoie. Le résultat fut meilleur. Depuis 7-8 ans, il naît davantage de petits qu’il n’en est réintroduit dans les Alpes. Au bilan de septembre 2019 sur les Alpes françaises, 14 poussins se sont envolés sur les 19 couples suivis. Au niveau international, ce sont 38 poussins à l’envol sur l’arc alpin pour 57 territoires suivis.

Les glaciers et le climat

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Un pierrier mystérieux

Le sentier des Crevasses contourne la pyramide de Laurichard devant laquelle nous demeurons perplexes, nous interrogeant sur les causes de la présence d’un pierrier. Le flanc ne paraît pas si pentu, nous ne voyons pas vraiment de lien avec la cime qui s’éroderait, ce n’est donc pas, semble-t-il, un éboulis. Un site sur les chirats du massif du Pilat, en bordure ouest du Massif central, fournit quelques pistes de réflexion, tandis qu’un autre sur le permafrost dans les Alpes françaises offre un point de vue un peu différent. Un troisième est une thèse qui se rapporte plus précisément à la pétrographie de la partie orientale du massif Ecrins-Pelvoux (Combeynot-Eychauda). De ces lectures, je conclus provisoirement que le pierrier est peut-être généré par l’action conjointe du gel et de l’humidité, qui fractionne les pierres et les déstabilise, empêchant toute végétation de s’installer. Je ne m’explique pourtant pas pourquoi ce phénomène agit sur une large bande orientée plutôt amont-aval et non sur l’ensemble du massif. Peut-être un lecteur géologue pourra-t-il éclairer ma lanterne ?

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Les mouches butineuses omniprésentes sur les fleurs qui bordent le sentier (ici, un cirse épineux).

Le glacier rocheux de Laurichard

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Depuis le belvédère de l’Homme, vue sur les glaciers de la Meije, dont les trois plus bas convergent vers la vallée de la Guisane.

Nous ne le voyons pas depuis le chemin, mais les pics de Combeynot conservent un glacier dit “fossile” sur la face nord du massif. Situé dans une combe de la pyramide de Laurichard (2772 m) entre 2 650 et 2 450 m d’altitude, le glacier rocheux de Laurichard est constitué d’éboulis dont les blocs rocheux sont cimentés par de la glace. Dans sa partie haute, il a une largeur d’environ 200 mètres, tandis qu’en partie basse, sa largeur est d’environ 50 mètres. Son épaisseur est d’une quarantaine de mètres. Il est recouvert d’une masse d’éboulis de 4 à 5 mètres d’épaisseur qui protège son cœur des chaleurs estivales. Sa vitesse de déplacement est d’environ 1,50 mètre par an dans sa partie la plus raide et de 5 à 10 cm dans sa partie basse. Les vitesses de déplacement du glacier augmentent depuis les années 1990, avec une accélération depuis 2008. Il est l’objet d’un suivi régulier de la vitesse de fonte de sa surface. Initié en 1979 et effectué annuellement par les gardes du parc national des Écrins, il constitue la plus longue série de mesures du pergélisol dans les Alpes françaises et un enregistreur pertinent des modifications climatiques de ces dernières décennies.

Conséquences du réchauffement climatique

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Des glaciers sous surveillance

Sur le site Internet du massif des Écrins, deux dossiers décrivent l’évolution du climat et ses conséquences: l’un est intitulé “Sentinelles du climat“, et l’autre “Changement climatique: quel avenir pour les alpages ?“. Christophe Chaix, géographe climatologue à l’Observatoire savoyard du changement climatique dans les Alpes du Nord, explique que “depuis les années 1900, les températures sur nos alpages ont augmenté de près de 2°C. C’est deux fois la moyenne mondiale.” C’est toutefois deux fois moins qu’en Arctique. Les précipitations restent stables mais leur forme est incertaine (pluie ou neige). Les températures augmentant, l’évapotranspiration de la végétation est plus forte et le bilan hydrique déficitaire, même assez fortement à Embrun (près de Briançon). La forte variabilité d’une année sur l’autre sera la règle à l’avenir. Pour l’instant, les seuls milieux sur lesquels on observe une modification permanente de la végétation sont les combes à neige avec une banalisation de ces milieux (plus de graminées).

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Le vératre blanc, une plante qui se défend des herbivores par sa haute toxicité.

Ainsi, sur fond d’augmentation globale des températures, les conséquences se sentent déjà aujourd’hui en toutes saisons avec des aléas climatiques de plus en plus marqués et des événements extrêmes de plus en plus violents: plus de canicules, d’épisodes très secs ou humides, mais cependant pas d’extrêmes froids. Depuis presque dix ans, on observe sur les alpages du massif des Écrins une évolution lente mais réelle de la végétation. La production d’herbe augmente de manière générale. Elle profite pleinement du déneigement plus précoce et des températures plus élevées en début de saison. Pour autant, ces conditions impliquent aussi un risque de gel augmenté après le démarrage de la végétation et des sécheresses estivales accrues, qui peuvent diminuer la qualité de la ressource.

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Lis martagon

Selon les estimations, on aura dans les vingt prochaines années, les mêmes conditions climatiques que l’on a eues au cours des vingt dernières années, avec des effets tout de même légèrement accentués. Les précipitations devraient rester similaires en quantité au niveau annuel mais réparties différemment en fonction des saisons. La limite pluie-neige va progressivement monter, sans toutefois passer au-dessus des 1 800 mètres. Les névés fondent plus rapidement et les surfaces de glacier diminuent. On observe de manière générale une diminution du débit des rivières au printemps résultant du cumul de plusieurs phénomènes : fonte plus rapide du manteau neigeux, diminution des stocks disponibles en montagne, évapo-transpiration qui devient très forte dès le mois d’avril avec le réchauffement du printemps, végétation qui démarre en avance (la phénologie a environ 10 jours d’avance en moyenne) impliquant une augmentation des prélèvements d’eau par les plantes… Si on ajoute par-dessus une météo assez sèche, on arrive à des baisses de débit dans certaines rivières des massifs alpins qui sont de 30 % au printemps par rapport à la situation d’avant les années 80. Cependant, l’évolution de la ressource en eau est un des facteurs les plus difficiles à analyser et très variable d’une année sur l’autre, voire au sein d’une même année. Un coup de chaud au printemps peut remplir les rivières avec une fonte des neiges rapide, ce qui n’empêchera pas forcément une sécheresse estivale consécutive…

Le recul des glaciers

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Dryade octopétale, ou chênette, une relique glaciaire
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Benoîte des montagnes

Arrivés au belvédère de l’Homme, nous contemplons les glaciers blancs ou gris du massif de la Meije tandis que des marmottes batifolent au-dessous de nous. Yves, ancien accompagnateur de haute montagne, a parcouru tout ce secteur. Il se souvient nettement qu’en 1970, les trois glaciers du Fauteuil, du Lautaret et de l’Homme se rejoignaient en bas. Il n’y avait à cette époque pas de cascade. D’après la thèseInventaire et retrait des glaciers dans les Alpes françaises depuis le Petit âge glaciaire“, les chiffres sont éloquents. La superficie des glaciers était de 275 km² en 2006-2009, 369 km² en 1967-1971 et 544 km² à la fin du Petit âge glaciaire (1850-60) pour les massifs du Mont Blanc, de la Vanoise et des Écrins. Les glaciers des Alpes françaises se sont donc régulièrement contractés − tout en devenant plus nombreux du fait de leur morcellement. Ils sont aujourd’hui très majoritairement de petite taille (471 glaciers <0,5 km² ; 20 glaciers seulement > 2,5 km²) et exposés NW, N et NE, tandis qu’une couverture détritique supraglaciaire continue occupe plus de 10 % de leur superficie. A l’échelle régionale, les glaciers ont perdu 25 % de leur superficie depuis la fin des années 1960 et 50 % de leur superficie depuis la fin du Petit âge glaciaire. La rétraction des glaciers a été environ 2,5 fois plus rapide entre 1967-1971 et 2006-2009 qu’entre la fin du Petit âge glaciaire et 1967-1971. A l’échelle individuelle, les glaciers ont perdu en moyenne 52 % de leur superficie entre 1967-1971 et 2006-2009, et 115 ont même disparu. L’auteur de la thèse souligne dans sa conclusion que, dans le contexte actuel d’élévation de la température et du fait des nombreux enjeux auxquels ils sont associés (eau potable, hydroélectricité, agriculture, tourisme, aléas), l’amélioration du suivi des glaciers apparaît indispensable.

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L’extrême légèreté de la mouche sur une raiponce en épi, dont les racines, feuilles et fleurs sont comestibles et figurait autrefois au potager parmi les légumes.

La nouvelle centrale hydro-électrique sur la Romanche

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Captage d’eau à Livet-et-Gavet au début du XXe siècle pour alimenter en énergie l’usine des Clavaux de la Compagnie universelle d’acétylène. La Romanche alimentait alors de nombreuses industries installées le long de son cours.

Yves évoque aussi le réaménagement d’une portion de la vallée de la Romanche, un torrent qui prend sa source dans les Écrins au glacier de la Plate des Agneaux, sur le versant opposé du Lautaret. Débuté en 2012 aux portes de l’Oisans dans une vallée étroite, EDF mène actuellement le plus grand chantier hydroélectrique en France. Plus puissant, mieux intégré au paysage et plus respectueux de l’environnement, ce nouvel équipement souterrain caché dans le massif de Belledone qui sera mis en service en 2020 va remplacer les 6 centrales et 5 barrages actuels de la vallée de la Romanche créés au XIXe et début XXe siècle.

  • 1898-1905 – les centrales de Livet I et II ;
  • 1918 – la centrale des Vernes, la seule qui sera partiellement conservée, car classée au titre des Monuments historiques ;
  • 1915 – la centrale des Roberts ;
  • 1917 – la centrale de Rioupéroux ;
  • 1905-1931 – la centrale des Clavaux ;
  • 1924 – la centrale de Pierre-Eybesse.
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Centrale hydroélectrique des Vernes sur la Romanche, à Livet-et-Gavet: l’escalier monumental et le bâtiment principal.

En parallèle, l’ONF est chargé de la maîtrise des chantiers de renaturation des sites des anciennes centrales et de la collecte des végétaux selon le label “Végétal local”. La première plantation aura lieu en 2021. Avant la phase de renaturation, il faudra d’abord démanteler et terrasser. Toutes ces opérations, renaturation comprise, devraient prendre au total six ans et mobiliser un large éventail de partenaires. En effet, de nombreuses compétences sont nécessaires pour ce projet :  de l’étude biologique à la récolte des graines et végétaux jusqu’à la mise en œuvre du chantier, en passant par le traitement des espèces exotiques envahissantes ou encore l’ensemencement. La continuité piscicole sera également rétablie grâce à la réalisation d’une passe à poissons.

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Érosion du littoral

Si l’hydroélectricité est une énergie renouvelable et ne dégage pas d’importantes émissions de gaz à effet de serre (si ce n’est par la fabrication, le transport et la mise en place de tout les équipements de production et ceux liés à sa distribution), son exploitation peut néanmoins avoir des conséquences graves sur l’écosystème. Elle risque par exemple de causer la disparition de certaines espèces de poissons dans le cours d’eau en raison de son réchauffement dû à la moindre quantité d’eau et à l’affaiblissement de son flux. En l’absence de passe à poissons, les espèces migratrices (salmonidés, anguilles…) sont également piégées en aval et meurent. Enfin, les barrages retiennent les alluvions qui ne peuvent plus enrichir les sols des berges inondables, ni se déposer le long des côtes. – Plus de 50 % des littoraux sableux reculent car ils connaissent un déficit sédimentaire -. En France, 640 barrages produisent 17 % de l’électricité (19 % dans le monde), alors que le nucléaire en fournit 71 %. Le gaz permet de produire 9 % d’énergie dans l’Hexagone.

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Astéracée

Les promoteurs de cette nouvelle centrale hydroélectrique ont fait un pari sur l’avenir. En effet, cette énergie provient d’une ressource qui joue un rôle central dans le système climatique : l’eau. Plus particulièrement l’eau de ruissellement, c’est-à-dire l’eau issue des précipitations qui s’écoule à la surface avant de rejoindre les océans. Mais toute l’eau n’arrive pas jusqu’aux usines hydroélectriques, il faut soustraire l’évapotranspiration – la partie qui s’évapore, directement ou après prélèvement par les plantes. Pour la fraction de l’eau utilisée qui provient de glaciers permanents, la hausse de la température va entraîner une augmentation de la ressource… jusqu’au moment où les glaciers auront disparu. Lorsque l’eau émane surtout de la fonte des neiges de l’année, la hausse de la température va modifier la façon dont la production se répartit dans le temps : l’eau sera disponible plus tôt et en plus grande quantité à la fin de la saison froide mais elle se fera rare pendant la saison chaude. Une répartition différente de la ressource en eau au cours de l’année peut aussi dégrader la production lorsque les lacs artificiels servent également au soutien d’étiage, c’est-à-dire lorsqu’ils sont utilisés pour réguler le niveau du cours d’eau en aval, ce qui est le cas en région PACA (Provence – Alpes – Côte d’Azur).

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Évolution de la ressource en eau de ruissellement en % entre 1980-1989 et 2090-2099 dans un scénario d’émissions pessimiste (A1B). Les zones hachurées indiquent les régions où 90% des modèles convergent sur le sens de l’évolution, les zones où moins de 66% des modèles convergent ont été laissées sans couleur.
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Marmottes

En Europe, l’évolution de la ressource hydrique devrait être nettement négative sauf en Scandinavie, mais variable selon les régions et cours d’eau. Le changement climatique peut aussi intensifier l’importance des crues et du transfert des sédiments. La fréquence et l’intensité des crues peuvent évoluer avec le régime des précipitations. Mais la hausse de la température, par exemple, fait aussi augmenter le risque de rupture de lacs glaciaires. Des crues plus intenses ou plus fréquentes peuvent avoir une multitude d’effets négatifs, depuis la nécessité d’effectuer des lâchers d’eau préventifs, et donc de perdre de la production, jusqu’à la destruction des ouvrages avec potentiellement de graves conséquences pour les populations et les biens situés en aval. Le cas du barrage d’Oroville (Californie) illustre ce risque. Avec la fonte des glaciers et des débits plus importants, les cours d’eau ont tendance à se charger en débris et en sédiments. Les débris peuvent bloquer les conduites et les canaux ou bien endommager directement les installations hydroélectriques. Les sédiments vont s’accumuler au fond des retenues d’eau et en diminuer progressivement la capacité, rendant nécessaire des curages plus fréquents. Ils entraînent aussi une usure plus rapide, notamment de la turbine. Difficile, en envisageant de telles perspectives dans un futur pas si lointain, d’imaginer pouvoir continuer au rythme actuel de consommation énergétique. EDF a fait un pari, certes, mais son investissement pourra-t-il être amorti sur la même durée que les centrales et barrages qu’elle démantèle, soit plus d’un siècle ? Cela paraît peu probable. A l’exemple des fourmis, saurons-nous nous multiplier sans détruire la ressource Terre qui nous fait vivre ?

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Fourmilière

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