Séjour naturaliste guidé par Dimitri Marguerat – Groupe : 2 Suissesses (Anna-Maria et Joseline) – 1 Provençale (Pascale) – 5 du Pays basque (Jean-François, Viviane, Pascal, Jean-Louis et Cathy) |
vendredi 20 février au dimanche 8 mars 2015
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Ce sont justement les oiseaux que nous allons observer tout au long de notre séjour. Bien sûr, notre but est bien plus prosaïque, nous souhaitons simplement avoir un aperçu, par l’entremise de Dimitri, de quelques unes des 857 espèces qui ont été inventoriées dans ce tout petit pays comparable en superficie à la Suisse, et qui héberge le double d’espèces de celles présentes au Canada et Etats-Unis réunis. Alors que les oiseaux s’éveillent à partir de 5h30 du matin, le samedi, lendemain de notre arrivée, nous sommes levés dès 2h sous l’effet du décalage horaire, et le surlendemain nous nous levons à 4h40. Nous essaierons, les jours passant, de continuer de sortir de nos chambres de bonne heure (5-6h) pour être en phase avec les oiseaux et nous donner les meilleures chances d’en voir un maximum, compte tenu de la tombée de la nuit précoce à cette latitude presque équatoriale. D’après des statistiques diffusées sur la Toile pour promouvoir le “tourisme vert” d’observation de la nature, le Costa Rica concentre 4,5% de la biodiversité mondiale sur un territoire qui représente 0,03% des terres émergées (51 000 km²). Ce chiffre fait de ce pays l’un des plus riches au monde en terme de densité d’espèces par hectare. Par ailleurs, 1,3% des espèces présentes au Costa Rica sont endémiques, un taux qui atteint 25% chez les amphibiens, 14% chez les poissons d’eau douce, 10% chez les plantes, 9,7% chez les reptiles, 7,5% chez les mammifères et seulement 0,7% chez les oiseaux. On estime à 14 millions le nombre total d’espèces sur Terre, dont 509 000 se trouveraient au Costa Rica. 70% de ces espèces seraient des insectes et 13% des champignons (contre 2% pour les plantes et 1% pour les vertébrés).
Comment une telle diversité a-t-elle été rendue possible ? L’écorce terrestre est divisée en douze grandes plaques tectoniques indépendantes, mais dont la taille varie en fonction des interactions entre elles. Il y a environ 200 millions d’années (Ma), les cinq continents n’en formaient qu’un, la Pangée, entourée d’un unique océan, la Panthalassa. Les mouvements des plaques ont lentement fragmenté cet ensemble, la découverte de fossiles identiques de plantes et d’animaux, ou encore de roches similaires de part et d’autre de l’Atlantique attestant l’union passée des continents, de même que la forme de l’Amérique du Sud naguère imbriquée contre l’Afrique, l’Amérique du Nord étant “collée” à l’Europe. Ce n’est qu’à une époque récente, il y a 4,6 millions d’années ((Ma), que les deux Amériques ont fait leur jonction et que l’Isthme de Panama s’est fermé. Cet événement a été le point de départ d’un grand bouleversement climatique, avec la création du Gulf Stream vers 4,1 Ma, mais également biologique, les espèces d’Amérique du Nord tendant à coloniser le sud, et inversement celles d’Amérique du Sud à migrer vers le nord. En outre, comme on peut le voir sur la carte ci-contre, l’Amérique centrale est le lieu de convergence de plusieurs plaques tectoniques dont les mouvements relatifs sont à l’origine de tremblements de terre, de creusement de failles et, surtout pour ce qui nous occupe durant ce voyage, de formation de montagnes et de volcans.
C’est ainsi que la géographie tourmentée du Costa Rica crée une grande diversité de milieux dotés chacun d’un micro-climat qui engendre un biotope dont l’originalité est accentuée par la latitude de 10°, dans la zone intertropicale près de l’équateur. Si l’on prend simplement l’exemple des oiseaux, certaines espèces, comme l’emblématique Quetzal resplendissant, ne se trouvent que dans un très petit rayon. Il est donc évident qu’une perturbation due aux activités humaines pourra avoir des conséquences dramatiques, jusqu’à engendrer l’extinction de certaines de ces espèces si localisées.
L’envie de me rendre au Costa Rica m’est venue en entendant le récit enthousiaste de Françoise M. qui, avec une amie, avait parcouru le pays en voiture de location pour y observer les oiseaux. Je me suis donc inscrite avec un petit groupe pour un séjour organisé par Dimitri. Le mail qu’il nous a envoyé après sa reconnaissance du terrain en octobre 2014 était lyrique. “Après 24 h de voyage de porte à porte, je suis revenu au pays du coq qui chante sur un tas de fumier ! La première chose déroutante, c’est le silence matinal… Au Costa Rica, même en centre-ville de San José on est réveillé par les oiseaux (perroquets, quiscales, bruants chingolo…), mais aussi par les moteurs de camions, motos et voitures… Les Costaricains (hommes et oiseaux) sont plutôt très bruyants ! Évidemment dans la campagne profonde, on n’entend plus, ou presque plus, les vrombissements des moteurs, mais les amphibiens, les cigales, les singes hurleurs et les innombrables oiseaux !… Ma première étape a été dans un lodge de la région de Sarapiqui (sur le versant caribéen) et, dès que mes affaires furent posées dans ma chambre, je me suis installé à la porte, dans un bon fauteuil (c’est vrai, j’étais bien fatigué!), jumelles à portée de main, longue vue et guide d’identification des oiseaux. Et alors j’ai cru rêver : devant moi j’avais toutes les couleurs de l’arc en ciel entre les nombreux colibris visitant les fleurs, les tangaras rouges, bleus, jaunes, mangeant des fruits, les perroquets se poursuivant, les singes hurleurs hurlant et se déplaçant agilement dans les branches et lianes. Au bout d’une heure, j’étais pétrifié, je n’avais toujours pas bougé de mon fauteuil et j’avais déjà vu pas loin de 30 espèces d’oiseaux absolument extraordinaires, et découvrai, pour finir « ce petit apéritif », un immense iguane de plus d’un mètre de long prenant un bain de soleil au sommet d’un arbre…”
Nous aurons le sentiment d’une très grande gentillesse de la population qui accueille sans restriction aucune les hordes de touristes (plus de 2,5 millions de touristes en 2014, pour 5 millions d’habitants au Costa Rica). Néanmoins, l’Amérique n’est pas un paradis, et malheureusement comme en bien des endroits du monde l’insécurité règne au Costa Rica, même si nous n’aurons absolument pas à en pâtir. Il n’est besoin pour s’en rendre compte que de regarder autour de l’hôtel où nous descendons le premier soir à San José, la capitale : les gens vivent derrière des barreaux dont les pointes acérées dressées vers le ciel sont surmontées, comme si cela ne suffisait pas, par des volutes de fil de fer barbelé. Les fenêtres, les portes, les vérandas, patios et jardins sont pourvus de protections grillagées. Il y a même des barbelés pour empêcher le passage d’un balcon à l’autre, d’un immeuble à l’autre. Les habitants s’emprisonnent en tout lieu, même dans les plus reculés des hameaux au bout de longues pistes cahoteuses. Et je ne parle pas des commerces, bureaux, entreprises, administrations qui ajoutent à cet arsenal métallique un gardien dans une guérite ou devant des écrans où s’affichent les images envoyées par les caméras de surveillance. Les parkings automobiles sont gardés 24h sur 24 et enclos derrière des palissades de plus de deux mètres de hauteur. Durant un de nos trajets, je note au passage : “Seguridad comunitaria – barrio organizado” (Sécurité communautaire – Quartier organisé). – L’Instituto Nacional de Seguro a pour logo l’arbre de Guanacaste (Enterolobium cyclocarpum) dont l’ombre est comparée à la protection et la sécurité offertes par les assurances du groupe. Il a aussi été promu en 1959 arbre national du Costa Rica. –
A la rubrique “Opinion” du quotidien Extra, le Dr. Eliseo Valverde Monge s’exprimait en ces termes le 27 avril 2013 dans un article intitulé “Les bons derrière les barreaux” dont voici la traduction de quelques extraits. …Nos biens et nos droits s’écroulent dans l’abîme. Les derniers gouvernements, y compris l’actuel, n’ont fait que des promesses, sans y donner suite. Pendant ce temps, la corruption augmente, la pauvreté aussi, la CCSS (Caja Costarricense de Seguro Social : la “sécu” locale) chancèle et l’insécurité, bien qu’elle ait un bon ministre, dort tranquille. Les bistrots, les commerces, et même les maisons s’enferment derrière des grilles, du grillage électrique et des mailles de sécurité à l’instar de camps de concentration… L’exacerbation des délits est l’expression d’un profond malaise de la société qui a une grave répercussion sur les pouvoirs de l’État. Peut-être faut-il en chercher la raison dans l’échec de l’éducation, de la vie de famille, dans le manque d’emplois et la faim…” Pourtant, le 1er décembre 1948, l’abolition de l’armée nationale du Costa Rica par le président don José María Hipólito Figueres Ferrer (don Pepe) inscrite dans la constitution l’année suivante avait permis de consacrer à l’éducation le budget autrefois alloué à la défense (la peine de mort est abolie pour tous les crimes depuis 1877).
Effectivement, tout au long de notre périple nous voyons des écoles jusque dans le moindre hameau. A l’heure actuelle, la sécurité civile – omniprésente dans la capitale – est assurée par une police forte de 8000 hommes (et femmes) : les agents circulent à vélo dans les rues piétonnes et font des rondes en voiture autour des bâtiments officiels. Des accords militaires avec les États-Unis remplacent l’armée nationale. La pauvreté frappe 21% de la population (16% de pauvreté relative et 5% de pauvreté extrême) : 10,9% de la population urbaine vit en bidonville (statistiques 2005), que nous longerons un peu durant notre sortie de San José, dans la direction nord. 5% de la population est sous-alimentée, 7,9% au chômage (10,3% en France), avec le travail des enfants de 5 à 14 ans à hauteur de 50% (!). Le taux d’homicide est de 10 pour 100 000 (1,1 en France, mais chez nous les suicides s’élèvent à 12 pour 100 000, alors que le taux est inconnu pour le Costa Rica). L’immigration des Nicaraguayens (entre 300 000 et 500 000 d’après The World Factbook) aurait participé à la détérioration du système de santé social costaricain. Comment est-il possible de préserver la nature, et tout particulièrement les forêts primaires, dans un pays où subsistent de tels écarts de revenus ? Alors que nous déambulons dans les rues piétonnes, nous découvrons un petit marché improvisé : sur de grands sacs poubelle noirs sont étalées quelques marchandises, parfois directement issues du magasin d’à côté. Quelques mendiants essaient d’attirer l’attention des passants et des estropiés mettent en évidence leur handicap pour inspirer pitié, sans grand succès me semble-t-il. Nous sommes étonnés de la cherté de la vie, les prix pratiqués (livres, restaurants, boissons, glaces) semblent calqués sur les moyens des touristes, et non des locaux. Nous ne possédons que des dollars en poche, et les commerçants se trompent (?) à la conversion en arrondissant allègrement vers le haut les prix donnés en “colones” (monnaie du Costa Rica) – mais parfois aussi vers le bas, preuve qu’ils ne savent pas toujours compter. Pour les prochains séjours, Dimitri conseillera de se munir de devise locale pour ne pas subir ces déconvenues et irritations d’avoir l’impression sans cesse de se faire avoir. J’ose espérer que la nourriture sur les marchés et dans les grandes surfaces est plus accessible aux pauvres gens.
Pour terminer avec ces premières impressions qui détonnent par rapport au message officiel de pays “neutre, tranquille et vert” diffusé par l’Etat costaricain, j’ai aussi été étonnée de rencontrer autant de personnes obèses, notamment des femmes, et parfois très jeunes. Des statistiques publient un taux de 28,6% d’obésité en 2013 (16% en France). Le ministère de la santé a lancé en 2014 un cri d’alarme : “Alto al sobrepeso y la obesidad en niños y adolescentes!” (Halte au surpoids et à l’obésité des enfants et adolescents). Ce phénomène est en croissance et, sur le site Internet gouvernemental, il est attribué à plusieurs facteurs, citant une alimentation inadéquate et la diminution de la pratique d’exercice physique. Mais selon l’enquête très poussée effectuée par la journaliste d’investigation d’Arte, Marie-Monique Robin, et publiée dans son livre “Notre poison quotidien”, les substances chimiques perturbatrices du système endocrinien* seraient “un facteur explicatif complémentaire” de l’épidémie d’obésité et de diabète. Elle n’est pas la seule à le dire, puisque l’importance de ce paramètre a été également démontrée par le Réseau Environnement santé** dans un rapport intitulé ECOD publié le 14 mars 2015. Nous entendons régulièrement pointer ce problème pour la France ou les États-Unis, mais le Costa Rica est-il vraiment concerné ? Malheureusement oui ! L’Université du Costa Rica déplore sur son site Internet que le pays a le triste record mondial… de consommation de “veneno” (venin, poison, produits chimiques agricoles). Le World Resource Institute (WRI) domicilié à Washington aurait calculé un montant de 51 kg d’ingrédient actif par hectare agricole et par an, un chiffre corrigé par l’Institut Régional d’Études en Substances Toxiques (IRET), de l’Université Nationale du Costa Rica : il s’élèverait à 20 kg de substance active (composant toxique des préparations), selon les données collectées sur les trois dernières décennies.
(*) Parmi les perturbateurs endocriniens figurent les substances organochlorées de 1ère génération qui sont des Polluants Organiques Persistants (POP) “du fait de leur grande stabilité et leur affinité pour les tissus adipeux”. La plupart ont été développées dans des usages de type pesticides, comme le DDT, ou d’agents ignifugeants comme les PCB. Bien qu’interdites désormais d’utilisation, “ces molécules se retrouvent aujourd’hui encore dans l’environnement avec leurs produits de dégradation comme les dioxines”. Figurent aussi les retardateurs de flamme polybromés ou encore les perfluorés (PFOA), utilisés comme anti-adhésifs, qui sont également des POP en voie d’interdiction. Sont également pointés les impacts d’autres perturbateurs endocriniens, notamment du Bisphénol A (BPA) et des phtalates, utilisés de manière “massive” comme additifs de plastiques ou ingrédients de produits de consommation mais aussi de pesticides comme certains organophosphorés et l’atrazine.
(**) Association française réunissant des associations de malades, des scientifiques, des professionnels de santé et des associations de protection de la nature.
Il n’empêche que même le second taux place le Costa Rica parmi les pays qui possèdent le plus fort indice d’utilisation de produits chimiques au monde. Comme le pays n’en produit pas, il les importe en quantités croissantes depuis les années 1970 : en 1977, 2 800 tonnes pour 345 000 hectares et en 2006, 12 000 tonnes pour 451 000 hectares (30,7% du territoire), soit une hausse de 328% (plus que triplée à l’hectare) des produits agrochimiques. Le rapport pointe notamment les pratiques de fumigation aérienne des sociétés bananières, très dommageables aux femmes enceintes et aux fœtus, de même que les traitements de l’ananas cultivé pour l’exportation, dont une bonne partie se répand dans l’eau potable, dans les sols et, par voie de conséquence, dans les autres fruits et légumes cultivés dans le voisinage. Toutefois, l’État n’entreprend aucune mesure de contrôle ni de limitation pour protéger les personnes vivant aux alentours des grandes plantations. Seuls sont enregistrés les cas d’intoxication rapportés par les hôpitaux de la zone.
Comment le pays en est-il arrivé là ? Selon le rapporteur, depuis la décennie 1980, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont poussé les pays en développement à abandonner l’agriculture vivrière pour se lancer dans la production de plantes destinées à l’exportation. Cette politique est toujours en vigueur, puisque sur le côté d’une route un grand panneau publicitaire affiche “Exporte mas” (Exportez davantage), et un autre “El agricultor, creador de la riqueza” (l’agriculteur, créateur de la richesse). Les surfaces dédiées au riz, aux haricots et au maïs se sont réduites, alors que celle du melon a quintuplé (11 200 ha en 2006), celle de l’orange a plus que doublé (23 000 ha) et celle des palmiers à huile (éléis de Guinée) a triplé (56 625 ha). Quant à l’ananas, en 15 ans, la surface est passée de 6 050 ha à 38 500 ha, elle a plus que quintuplé. Ce sont justement ces activités spéculatives qui sont les principales responsables de l’explosion des chiffres d’importation des produits agro-chimiques (30 à 50 kg par ha). – Sur la photo ci-contre, le repas costaricain est composé de frijoles (haricots noirs), servis avec du riz en association avec d’autres mets. Ce menu est appelé localement Gallo pinto, coq tacheté. L’origine probable de cette appellation serait la tradition du casado (littéralement le mari). On avait l’habitude de récupérer les restes de riz de la cérémonie de mariage de la veille, et de les recuire en y ajoutant des haricots afin de masquer leur manque de fraîcheur. Servi au petit déjeuner, le lendemain, dès le réveil, ce plat rappelant les couleurs du coq aurait pris son nom puisque c’est avec lui qu’on réveillait les convives. Le gallo pinto remplaçait donc le chant du coq. Ainsi au Salvador et au Honduras, le plat porte le nom de casamiento (signifiant mariage), et au Guatemala, il est appelé casados (les mariés). Aujourd’hui encore, au Costa Rica, il est souvent appelé casado, preuve que la tradition est bien réelle. C’est très probablement la véritable origine du plat, d’autant que cette version permet d’expliquer la très large diffusion de la recette en Amérique latine.
Je fais un aparté sur la banane. Globalement, les populations amérindiennes furent rapidement éliminées d’Amérique centrale, du moins dans les zones les plus facilement exploitables sur le plan agricole. La mise en valeur put ainsi répondre aux seuls intérêts économiques des nouveaux arrivants qui s’attachèrent à satisfaire les besoins prioritaires de la métropole. De là naquit un système où la monoculture de produits tropicaux destinés à l’exportation vers un marché privilégié devint l’essentiel tandis que les autres activités étaient freinées. Au Costa Rica, un jeune Américain nommé Minor Keith entreprit en 1875 la construction du chemin de fer entre la capitale San José et la ville de Limón sur la côte caribéenne. En échange de la réalisation de l’ouvrage, Keith reçut les droits d’exploitation de la ligne pour 99 ans, ainsi que 333 333 hectares de terres. Celui-ci fit planter de la banane le long des voies pour nourrir les travailleurs. Au bout de quelques années, il devint plus intéressant pour lui d’acheminer les récoltes vers des marchés plus importants comme les Etats-Unis d’abord et l’Europe ensuite. Dix ans plus tard, Minor Keith possédait trois compagnies bananières. En 1885, il s’associa avec un marin, Lorenzo Baker, et avec l’homme d’affaires Andrew Preston pour fonder la Boston Fruit Company. Quatorze ans plus tard, elle s’unit à la United Fruit Company pour former la plus grande entreprise bananière du monde. Les bananeraies et la United Fruit Company (future Chiquita) prospérèrent jusqu’à aujourd’hui.